Souvenez-vous de la Guerre Froide qui a divisé le monde en deux pendant près d'un demi-siècle, moment de fortes tensions qui n'a pris fin qu'après l'effondrement des dictatures communiste inféodées à l'URSS.
Pendant cette période, les deux blocs, URSS et USA, se sont lancés dans une folle course aux armements, chacune des parties construisait des blockhaus de plus en plus profonds et de plus en plus sophistiqués pour protéger leur arsenal nucléaire. Pour arriver, en cas de conflit ouvert, à une situation de destruction mutuelle assurée, "Mutual assured destruction" ou "MAD" in english...
Je vous propose de visiter l'un de ces blockhaus situé sur l'ancienne base nucléaire avancée Soviétique de Pervomaysk. Aujourd'hui en Ukraine, cette base a été construite par l'URSS alors que l'Ukraine était une République Soviétique. Les installations ont été laissées à l'abandon après l'indépendance de l'Ukraine suite à l'effondrement du régime Soviétique.
Après plusieurs heures de route depuis Kiev j'arrive accompagné de mon interprète à une grille surmontée de barbelés au bout d'un chemin défoncé quelque part dans la campagne Ukrainienne. Assez rapidement le maître des lieux, un ancien officier des Forces Nucléaires Soviétiques, nous accueille et nous présente, en russe, l'histoire de cette base.
La base contrôlait dix silos contenant chacun un missile nucléaire braqué sur une ville ou une installation militaire d'Europe Occidentale. Elle est composée d'installations en surface, appelées la base-vie, où se trouvait toutes les installations logistique, d'hébergement des gardes, des officiers, une cantine et même une ferme où les militaires élevaient du bétail pour améliorer l'ordinaire. Trente mètres sous terre, sous ces installations, on trouve une série de bunkers où les officiers attendaient un ordre de tir de Moscou. Ordre qui aurait changé à jamais la face du monde...
Après avoir parcouru des centaines de mètres de galeries souterraines formant plusieurs angles droits pour casser le souffle d'une explosion, et après avoir franchi plusieurs portes blindées pesant chacune plusieurs tonnes, on arrive à un minuscule ascenseur qui nous emmène dans le blockhaus trente mètres plus bas. Ce blockhaus est constitué d'une cavité souterraine renforcée d'une grande quantité de béton armée dans laquelle est installée une capsule métallique complètement isolée des parois auxquelles elle est rattachée par d'énormes ressorts et amortisseurs qui ont pour rôle d'absorber l'onde de choc d'une éventuelle explosion nucléaire. Au niveau le plus bas de cette capsule, on se trouve dans la partie hébergement de la base souterraine avec couchettes, coin-cuisine, toilettes... De là, par une échelle accolée à la cloison, on accède au poste de contrôle de tir situé juste au dessus.
On y trouve les systèmes de communication, de surveillance des silos et des missiles et les consoles permettant l'activation des armes et leur mise à feu. Il y a deux consoles identiques qui ne peuvent être activées qu'avec l'aide d'une clef contenue dans un coffre-fort. Une fois le système activé les officiers de tir saisissaient les codes d'autorisation transmis depuis un bunker situé à Moscou et le code-objectif; Une fois cela fait, ils devaient presser au même moment le bouton de mise à feu. Les portes des silos s'ouvraient alors immédiatement. Aussitôt après les fusées étaient mises à feu. A cet instant le monde n'aurai été qu'à 20 minutes de l'Apocalypse.
Heureusement, l'orde n'est jamais arrivé et l'Apocalypse nucléaire n'as pas (encore) eu lieu et cet endroit est aujourd'hui l'un des musées militaires le plus originaux et le plus surprenant d'Europe.
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Clôtures surveillées par laser...
Porte du silo, pesant plus de 100 tonnes
Le code d'accès pour dévérouiller la porte.
Le poste de contrôle de tir, à un bouton de l'Apocalypse...
La descente continue...
Le quartier-vie du bunker, à 30 metres sous terre, avec une petite touche " fusée du Professeur Tournesol"...
Dans le dédale de couloirs...
Le silo vidé de son missile SS-18 "Satan"